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Paroles

Textes des chansons publiées sur "Jean-Yves Joanny", "D'un coup d'aile", "Jam au Nouveau Carré" et le 45 tours de "Janou".
Toutes les chansons, paroles et musique : Jean-Yves Joanny
sauf "Me laisse pas tomber" : paroles JY Joanny / musique Ludovic Sagnier


La rivière

Je vais bientôt filer d'ici, quitter ce lit, mettre un manteau
Sauter enfin dans un taxi, revoir Paris, vivre à nouveau
Puis comme je me l'étais promis, sans trop tarder faire ce qu'il faut
Pour m'envoler un matin tôt vers l'Oubangui ou le Congo

Je veux remonter la rivière et la bénir de toutes mes larmes
La remercier des heures entières en écoutant glisser les rames

Dans les torpeurs d'après-midi, tout assoiffé de ce cours d'eau
J’ai pu en étudier le lit, couché à loisir sur le dos
Je l'ai suivi, pris et repris, j’en ai appris tous les sursauts
De ses chaos à ses replis, je sais la beauté de ses flots

Je veux remonter la rivière au son des rires et des tam-tams
Et retrouver la joie première qui un jour inondait mon âme

Mon seul régal dans ce dédale de piqûres
Où tout m'est égal au fond
C’est cette fissure équatoriale
Qui dévale le plafond

Je veux remonter la rivière au son des rires et des tam-tams
Et retrouver la joie première qui un jour inondait mon âme
Je veux remonter la rivière et la bénir de toutes mes larmes
La remercier des heures entières en écoutant glisser les rames



Pendant que tu dors

Encore une fois à écrire tard au milieu de la nuit
A jouer tout bas sur ma guitare, à chercher l'harmonie
Qui viendra faire sourire le silence
Toi, tu es là, à côté de moi, endormie dans le lit
Tu adores ça, comme les petits chats, t'endormir dans le bruit
Et sentir que la vie continue autour

Pendant que tu dors, tu peux dormir encore
Tu sais, j'en ai pour toute la vie, sans compter les nuits d'insomnie
A veiller ainsi sur tes rêves

Et bien sûr, toi, tu te lèves tôt, et moi, dans mon sommeil
J'entends tes pas au doux tempo tourner dans le soleil
Et je danse un instant à travers le silence
Et puis plus rien, et puis soudain ta main dans mes cheveux
Et tu es là, et à mi-voix tu me dis dors un peu
Je m'en vais un moment

Pendant que tu dors, tu peux dormir encore
Tu sais, j'ai jeté un coup d'œil sur tes feuilles
Et j'adore

Pendant que tu dors, tu peux dormir encore
Tu sais, j'en ai pour toute la vie, sans compter les nuits d'insomnie
A veiller tes rêves

Encore une fois à écrire tard, à jouer tout bas sur ma guitare
A veiller au milieu du silence, à aimer au milieu du silence



File ma fille

Je t'ai donné le fil des jours, ce grand torrent pas très docile
Qui à longueur de temps oscille de plus jamais à pour toujours
Je t'ai donné tout mon amour, ça n'était pas toujours facile
De laisser dérouler le fil qui t'éloigne de jour en jour

Et maintenant file, file, ma fille
File très loin à travers le vent
File, file, tu l'as le fil,
Va ma jolie, va de l'avant

De toi aussi, j'ai tout reçu et quand ma vie fût en péril
Quand elle ne tenait qu'à un fil, c'est à ton fil que j'ai tenu
Ton innocence m'a soutenu, j'ai eu besoin, ça tombait pile
Que ton enfance se faufile à travers mes déconvenues

Et maintenant file, file, ma fille
File très loin à travers le vent
File, file, tu l'as le fil,
Va ma jolie, va de l'avant

Sors de ton nid, jeune hirondelle, déploie tes ailes de tout ton cœur
Mêle ton fil plein de couleurs au grand tissage universel
Tu es la pluie providentielle, l’espoir branché sur le secteur
Tu es l’essence et le moteur, tu es le fil lancé du ciel

Et que toujours dans ta mémoire il y ait ce rayon de lumière
Ce fil d'amour et de prière qui nous éclaire quand tout est noir
Tu m'as ébloui depuis le soir où tu es née dans les éclairs
Je suis heureux d'être ton père, poursuis le fil de ton histoire

Et maintenant file, file, ma fille
File très loin à travers le vent
File, file, tu l'as le fil,
Va ma jolie, va de l'avant

File, ma fille, tes yeux pétillent
File très loin à travers la vie
File, file, tu l'as le fil, tu l'as le fil
Allez va ma jolie
Va ma jolie



Ici c'est où

Tout ce qu'on voudrait, c'est vivre en paix
Et voir l’amour enfin submerger nos vies
Mais dans les faits, tout ça se défait
Laissant nos rêves très loin de ce qu’on vit ici

Ici, c'est où, quand tu n'as rien, que t'es à genoux
Ici, c'est où, quand tu te sens étranger partout

Il y a des guerres déguisées en paix
Des tragédies dictées par nos intérêts
Donne-nous tes mines, donne-nous tes forêts
Pour ta famine, on verra après

Après, c'est où, quand déjà là, tu tiens plus debout
Après, c'est où, quand ton enfant ne va plus du tout

Parfois on pleure et parfois on crie
Mais quels que soient les mots, dans notre peine on dit
Pourtant la terre est tellement jolie
Qu'est-ce qui nous ronge et nous rend ainsi

Je sais, tu voudrais tant répondre oui
A tes enfants qui demandent au lit
Dis, est-ce que tout le monde est aussi gentil
Est-ce que plus tard ce sera comme ici

Ici, c'est où, si le bonheur, on l'a mis au clou
Ici, c'est où, si notre cœur est sous les verrous

A tes enfants qui demandent au lit
A mes enfants qui demandent au lit
A nos enfants qui demandent au lit
A tous les enfants, qu’on puisse répondre oui



Une patience d'ange

Change, change, me dit mon ange, comme je l'appelle
Change, change, faut que tu changes, c'est sans appel
Change, change, trouve un mélange plus abouti, plus naturel
Change, change ou je t'échange, ça me démange d'être cruelle
Change, change ou je te change en statue de sel
Change, change ou ton bel ange se fait la belle

Et là, y’a comme un bruissement d’aile
J’entends les mots d’amour cachés sous la voix qui m’appelle
Et j’ai pour elle, c’est étrange
Une patience d’ange

Change, change, me dit mon ange, été comme hiver
Change, change pour de l'orange, du bleu, du vert
Change, change, faut que tu changes, mais ne dérange pas mes travers
Change, change ce qui m’arrange et ne mets pas tout à l'envers

Et là, y’a comme un bruissement d’aile
J’entends les mots d’amour cachés sous la voix qui m’appelle
Et j’ai pour elle, c’est étrange
Une patience d’ange

Si tu veux que tout s'arrange, me souffle-t-elle de sa voix d’ange
Il faut bien qu'un de nous deux change, tiens fais-le pour moi, ça m'arrange
Tu es un ange, tu es un ange !

Et là, y’a comme un bruissement d’aile
J’entends les mots d’amour cachés sous la voix qui m’appelle
Et j’ai pour elle, c’est étrange, une patience

La la la la la, le bruissement d’aile
Démêle les mots d’amour et les révèle
Et j’ai pour elle, c’est étrange
Une patience d'ange
Une patience d'ange



Le mur de Berlin

D’y repenser, j’en tremble, à cette nuit de novembre où le mur de Berlin
A enfin dû enfin entendre qu’il était temps de rendre son butin de chagrin
Enfin la mort perdait des points et l'on pouvait desserrer les poings
En regardant pleurer de joie les Berlinois

J'aurais voulu m'y rendre, moi aussi et le prendre, le mur de Berlin
Pour essayer d’apprendre comment je dois m'y prendre pour faire tomber le mien
Un mur caché, à l’intérieur, sans barbelés, sans projecteurs
Mais il y a bien comme un murmure qui pleure derrière ce mur

Mon mur, mon rempart, mon armure
Qui me protège et me rassure au milieu des injures
Mon mur, ma frontière, ma fêlure
Qui me sépare et me parjure, si loin derrière ce mur
Qui m'emmure

Une nuit de novembre, j’ai vu tomber en cendres le mur de Berlin
J’ai vu des gens se prendre par la main tous ensemble et chanter jusqu'au matin
Quand les soldats ont tenu leurs chiens, baissé leurs armes et tendu leurs mains
Là, j'ai senti comme un murmure de vie derrière mon mur

Mon mur, mon rempart, mon armure
Qui me protège et me rassure au milieu des injures
Mon mur, ma frontière, ma fêlure
Qui me sépare et me parjure, si loin derrière ce mur
Mon mur, ma plus grande aventure
Qui fait de moi un Roi Arthur
Toujours sur sa monture
Toujours en quête
D’une ouverture
Dans son mur



Me laisse pas tomber

Comme sur le fil du funambule, je déambule sur les toits
J'avance tel un somnambule, pensant à toi à chaque pas
Ma vie soudain est minuscule, sans intérêt, sans éclat
Tout se défait, tout se bouscule, qu'est-ce que je fais si tu t'en vas

Me laisse pas tomber, me laisse pas tomber des toits

Debout au bord de la corniche, je regarde la ville tout en bas
J'ai l'impression que tout le monde triche, que tout est vil, que tout est bas
Envie de leur faire une dernière niche, quitter l'affiche, juste là
Et même si le monde entier s'en fiche, de te manquer au moins à toi

Me laisse pas tomber, me laisse pas tomber des toits

Sans rien trouver qui me décide à basculer sur un faux-pas
Je reste vide au bord du vide entre vas-y et il faut pas

Me laisse pas tomber, me laisse pas tomber des toits



Amoureux fou

Ça s'est fait au fur et à mesure, d'abord tu étais moins à l'heure
Et puis t'as plus amené de fleurs couleur azur
Quelques instants de démesure, le temps de croire qu'on est meilleur
Et ton regard déjà ailleurs disait l'usure

Fou, fou, tu m'as donné la foi et me voilà comme fou
A murmurer tout bas j'm'en fous
J'm'en fous, j'm'en fous, j'm'en fous, j'm'en fous
Fou, fou, tu m'as donné la foi et me voilà comme fou
A murmurer tout bas j'm'en fous
J'm'en fous

Quand tu m'as vu à tes genoux, cœur qui supplie, corps qui se tord
T'as seulement dit personne n'a tort, j't'aime plus, c'est tout
Moi, j'avais cru que ce serait le Pérou, je m'étais vu conquistador
J'ai fait comme tous les chercheurs d'or, j'suis devenu fou

Est-ce que c'est toi, est-ce que c'est moi
J'ai tourné ça des milliers de fois et ça n'a pas changé grand-chose
Mais je sais bien dans ma névrose que si je pense toujours à ça
C'est pour penser encore à toi

Comme un fou, fou, tu m'as donné la foi et me voilà comme fou
A murmurer tout bas j'm'en fous
J'm'en fous, j'm'en fous, j'm'en fous, j'm'en fous
Fou, fou, tu m'as donné la foi et me voilà comme fou
A murmurer tout bas j'm'en fous
J'm'en fous

Amoureux fou, fou d'amour, tu m'as donné la foi
Et me voilà comme fou à murmurer tout bas j'm’en fous



Hoover

Seul, à des années-lumière, explorateur de l'univers
Captain Hoover, porté volontaire, appelle une nouvelle fois la terre
Ici Hoover, j'appelle la terre, si vous m'entendez, je vous offre un verre
Ici Hoover, j'appelle la terre, je quitte le Système Solaire

Over, over, over, les oiseaux, les rivières
Over, over, over, les coquelicots, les bruyères

Hoover, pour oublier les heures, écoute à fond les chœurs de Sergent Pepper
Hoover, pour garder sa bonne humeur, raconte son enfance à ses ordinateurs

Les murs de lierre, les champs de fleurs, les jeux derrière la fabrique de couleur
Et les dimanches en canot à moteur et les soirées à chanter tous en chœur
Et les tartines de beurre, après l'école en hiver
Collé contre la cuisinière où le dîner mijotait en douceur

Hoover, complètement rêveur, retrouve en un instant les idées claires
En voyant son astral glisseur envahi par une grande lumière

Ici Hoover, j'appelle la terre, j'ai découvert une nouvelle lumière
Ici Hoover, j'appelle la terre, j'vais aller voir de quoi elle a l'air

Hoover, Hoover, Hoover, implorent les ordinateurs
Hoover, Hoover, Hoover, t'en vas pas, on a peur

Hoover a ouvert la portière, comme autrefois il enjambait les barrières
Le cœur empli d'odeurs de fleurs, Hoover s'est lancé dans la lumière

Over, over, over, Hoover est over
Over, over, over, Hoover forever
Paroles et musique : Jean-Yves Joanny,
sauf "Vingt ans", texte de Jean-Yves Joanny et Hervé Péré


Ça va, ça va

"Ça va ?" "Ça va, et toi, ça va ?"
Ça va, ça va, ça va, ça va, ça va et toi, ça va ?

Et à part ça, ça va ? dit-il, en serrant contre lui son magazine favori
Ça va, ça va, dis donc, ça fait longtemps qu'on n'avait pas parlé autant
Ça fait plaisir de se revoir, les têtes connues se faisaient rares
Bon, ben... allez salut, à un de ces soirs

Et ainsi chaque fois, pourtant je suis toujours content au moment où je t'aperçois
On se regarde, on se sourit, mais on s'est tout dit quand on s'est dit ça va
C'est vraiment bête à en mourir, on pourrait peut-être approfondir
Je t'aime bien, mais c'est si difficile à dire

Dis-moi, qu'est-ce que tu aimes, qui tu aimes, comment tu aimes, dis-le moi
Qu'est-ce que tu aimes, qui tu aimes, comment tu aimes, dis-le moi

Allez parle de toi, de tout, de ce qui te passionne, de ce qui te rend fou
Tu deviens beau quand tu t'animes, ta vérité te rend sublime d'un seul coup
Alors pourquoi se camoufler dans cet anonymat des mots
Ça va, ça va, ça va, ça va, ça va et toi ça va
Tu deviens beau quand tu t'animes, ta vérité te rend sublime d'un seul coup
Alors pourquoi se camoufler dans cet anonymat des mots
Bon ben... allez salut, et à bientôt



Les essuie-glaces

Ils se balancent doucement, dessinant un petit rythme lancinant
Depuis ce matin mes essuie-glaces n'ont une seconde pu tenir en place

Depuis ce matin un orage fait sangloter le paysage
Et dans ma voiture, je ne vois presque pas la route
Que cachent toutes ces vagues que chassent mes essuie-glaces

La pénombre gagne maintenant tout le paysage avoisinant
La nuit va cacher les visages las des arbres qui semblent avoir un peu froid

La radio passe les Rolling Stones, "Street fighting Man" et "Satisfaction"
Et dans ma voiture, je ne vois presque plus la route
A peine un instant, quand passent mes essuie-glaces

Ils se balancent, ils se balancent, ils se balancent, ils se balancent doucement
Ils se balancent doucement, dessinant un petit rythme lancinant
Depuis ce matin mes essuie-glaces n'ont une seconde pu tenir en place
Ils se balancent doucement, dessinant un petit rythme lancinant
Ils se balancent éperdument, comme enivrés de pluie et de vent

La radio se perd sous les cris du moteur, l'aiguille est bloquée sur deux cents à l'heure
Et dans ma voiture, je ne vois plus du tout la route
L'espace et le temps s'effacent avec mes essuie espace
Et le temps s'efface avec mes essuie espace
Et le temps s'efface avec mes essuie-glaces



Le savetier

Horreur, je suis ruiné ! s'exclame le savetier
En découvrant son bas de laine vide... vide
Il téléphone à La Fontaine, qui lui répond t'as de la veine
On t'a volé, on t'a pillé, tu vas enfin ressusciter

Oh, mon Dieu, que ma femme est belle, je l'avais presque oublié
Mon trésor était en elle et c'est elle qui m'a gardé
Oh, ma femme, quelle leçon d'amour, je t'oubliais et tu veillais sur moi
Prête à voler à mon secours, et je t'appelle et tu es là
Oh, ma femme, que tu es belle, tu es encore plus belle que ça
Je t'ai donné quelques rides nouvelles, viens me les montrer tout bas

Oh, mon Dieu, mais qu'est-ce qui m'arrive, je me retrouve tout amoureux
Je vois partout des couleurs vives et tout me semble savoureux
Je redécouvre le silence, l'odeur du pain et du café
L'envie d'apprendre et l'insolence, je redécouvre le temps d'aimer
J'ai même réappris à sourire, au début ça craque un peu
Les lèvres tirent, tirent, tirent et d'un seul coup on est moins vieux

On vit dans un drôle de temps où de plus en plus souvent
On mélange bonheur malheur avec le taux de rendement
Mais qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se pense
Chez ceux qui pensent à notre place ?
Mais qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui se pense
Chez ceux qui pensent à notre place ?

Ah chic, je suis ruiné, je ne serai plus financier
J'ai retrouvé mon bas de laine vide... vide
Mon vieux Jean de La Fontaine, tu as bien fait de te moquer de moi
Peut-être que sans ton poème je serais allé me pendre au bois
C'est tout simple le bonheur et tu me l’as bien expliqué
La vraie richesse est dans le cœur, je vais dépenser sans compter
Et ce que j'aime, ce que j'aime, ce que j'aime, ce que j'aime
Ce que j'aime, ce que j'aime ça !



La fleur extraordinaire

Je cherche une fleur extra, extraordinaire
Une fleur avec des fruits de mer, une fleur qui sent bon en hiver, une fleur

Je l'ai rencontrée par hasard, un soir au temps jadis, à Saint Sulpice la Pointe
J'ai déchiffré dans son regard sans fard que le bonheur a peur aux heures de pointe
Quand elle a vu ma mauvaise mine, elle s'est enfuie dans les collines

Je cherche une fleur extra, extraordinaire
Une fleur avec des fruits de mer, une fleur qui sent bon en hiver, une fleur

Les paysans racontent qu'elle est belle et très étrange avec sa frange trop longue
Et quand l'argent nous rend cruels c'est elle qui tue les gens qui ont les dents trop longues
On lui prête tous les faits bizarres qui jalonnent et défient notre histoire

Je cherche une fleur extra, extraordinaire
Une fleur avec des fruits de mer, une fleur qui sent bon en hiver, une fleur

J'avais besoin d'une héroïne divine quand j'ai croisé un soir cette fée trop belle
Existe-t-elle cette sauvageonne sublime ou est-ce une invention de mon esprit rebelle
Je cherche en vain cette enfant terrible dans le maquis des filles libres

Je cherche une fleur extra, extraordinaire
Une fleur avec des fruits de mer, une fleur qui sent bon en hiver, une fleur
Extra, extraordinaire



Paris-Téhéran

Tu pars de Paris
A la Porte d'Orléans, tu prends l'Autoroute du Sud et tu descends
A Mâcon, tu tournes à gauche. Bourg en Bresse, Genève, le Tunnel du Mont-Blanc
Et c'est l'Italie, Aoste, Milan, Vérone, Venise
Et c'est la Yougoslavie et puis c'est la Turquie
Route lointaine, route incertaine, pleine d'embûches, de pannes soudaines
Les hommes qui font les routes d'Orient se sentent bien seul à leur volant
Route d'angoisse, route de poisse, le moindre incident et tu risques ta place
Tu risques ta prime, tu risques ta peau, Paris-Téhéran ce n'est pas du repos
Tente le sort à ce jeu de hasard, à pleine vitesse au milieu du brouillard
Tu mises ta vie pour mieux la gagner, mais tu n'as droit qu'à un seul coup de dé

Gagne, gagne ton salaire de la peur
Roule, roule, roule, roule, taille la route
Il faut que tu arrives coût que coûte
Avant samedi matin huit heures

Route de peur, route vampire, jusqu'à ton retour tu peux craindre le pire
Ici tu es presque en territoire ennemi, faut pas trop dormir ici, même la nuit
L'ennemie, c'est la route, vicieuse et cannibale, un grand chemin d'enfer international
Franchissant les montagnes, les glaces, les congères, ou brûlée de soleil à travers le désert
L'ennemi, c'est l'enfant qui te lance des pierres, ennemi le voleur qui force ta portière
L'ennemi, c'est le flic qui t'emprunte ton fric, racket et corruption, impunité publique
Ennemie la misère que tu vas rencontrer avec ton beau camion plein de riches denrées
Ennemi le vieillard qui traverse la rue devant tes roues sans t'avoir entendu
L'ennemi, pour eux, c'est toi, l'étranger, tu es l'ennemi, tu viens déranger
La foule sera là pour te lapider si un accident venait à arriver

Gagne, gagne ton salaire de la peur
Roule, roule, roule, roule, taille la route
Il faut que tu arrives coût que coûte
Avant samedi matin huit heures

Tu penses à ta femme, tu penses à tes gosses, c'est pour ta maison, c'est pour eux que tu bosses
C'est pour eux que tu passes cette vie décalée, où tu ne les vois que dix fois dans l'année
Tu es toujours absent, toujours éphémère et le petit grandit sans jamais voir son père
Tu n'en reviendras pas lorsque tu le verras, mais tu te demandes s'il te reconnaîtra
Et ta femme, là-bas, même avec ses enfants, elle aussi elle est seule, elle aussi elle attend
Elle attend qu'on la prenne, elle attend qu'on la prie, elle attend que revienne son homme, son mari
Est-ce que ma femme m'aime, est-ce que ma femme ment, est-ce qu'elle se caresse, est-ce qu'elle a un amant
Est-ce que le corps se tait pendant plusieurs semaines, je t'aime, je te hais, c'est toujours le carême
Parfois je voudrais bien m'arrêter pour pleurer, pleurer comme un enfant, pleurer pour oublier
Craque pas, craque pas, ils t'attendent là-bas, si tout marche bien, tu y seras dans un mois

Gagne, gagne ton salaire de la peur
Roule, roule, roule, roule, taille la route
Il faut que tu arrives coût que coûte
Avant samedi matin huit heures



Tu aurais voulu

Tu aurais voulu être heureux, mais tout t'échappe malgré toi
Tu aurais voulu être deux, mais tous s'échappent malgré toi
Dès que tu arrives quelque part, comme par hasard tout le monde part
Et tu restes seul avec toi, que tu ne supportes pas

Tu aurais voulu être heureux, regarde bien autour de toi
Tous ces gens qui sont déjà vieux, ils ont renoncé au combat
Installés au chaud dans leurs regrets, conjuguant leur vie à l'imparfait
Là, au moins, ils ne craignent pas de descendre un peu plus bas

Tu aurais voulu être heureux, cela ne va pas sans problèmes
Mais tu le peux si tu le veux, choisis de faire ce que tu aimes
Il te faudra sûrement du courage, oser choisir ne va pas sans dommages
Mais le jour où tu te battras, au moins tu sauras pourquoi



Elle est d'accord

"Elle est d'accord, elle est d'accord (bis)
- Alors, comme ça, elle est d'accord... ?
- Elle est d'accord
- T'es sûr qu'elle est d'accord ?
- Elle est d'accord
- T'es vraiment sûr ?
- Elle est d'accord
- Oui mais, "d'accord, d'accord"…
- Elle est d'accord
- Vraiment d'accord ? !
- Puisque je te dis qu'elle est d'accord
- Bon, bon, puisque tu le dis...
- Elle est d'accord, elle est d'accord (bis)
- Tu dis qu'elle est...?
- D'accord, d'accord, d'accord ! ! !
- OK, d'accord, elle est d'accord, j'dis plus rien.
- Elle est d'accord, elle est d'accord, elle est d'accord,... Hé, dis, tu boudes ?
- Elle est d'accord !
- Allez, t'énerve pas...
- Je ne m'énerve pas ! !
- Oh, je vois bien que t'es fâché...
- Je ne suis pas fâché, mais chaque fois que je te pose une question, tu fais exprès de ne pas y répondre, et en plus, tel que je te connais, je suis certain que tu ne lui as même pas demandé si elle était d'accord ! ! !
- Si.
- Quoi, si ?
- Elle est d'accord
- Tu veux dire que tu lui as demandé ?
- Oui.
- Et elle a répondu ?...
(Chorus de sax)
Bon, admettons.
- Elle est d'accord
- Mais au fait...
- Elle est d'accord
- C'est pour quoi qu'elle est d'accord ?
- Elle est d'accord... Oh, et puis n'insiste pas, hein, elle est d'accord, ça te suffit pas ?
- Si, si
- Elle est d'accord
- Pourtant, encore hier...
- Elle est d'accord
- Comment ça se fait qu'elle soit d'accord ?
- Comment, comment, comment… ? ! ! ! Elle est d'accord, elle est d'accord ! D'accord ? !
- Mmh, mmh... Elle est d'accord ! Elle est d'accord ! ! Elle est d'accord ! ! ! Elle est d'accord ! !?? !... Eh, mais alors, si elle est d'accord, elle est d'accord pour tout ?



Cours d'histoire

Qui a planté sa hache dans la tête d'un gaulois
Le professeur se fâche, dors, dors, le monde est à toi
Tu te moques de l'Histoire, de ce héros qui n'est qu'un assassin
Tu as perdu la mémoire, toi, ton camp, c'est le camp des indiens

Entends les hirondelles qui se volent après en poussant de petits cris
On dirait qu'elles t'appellent, oh oh, tu es notre ami
Elles planent, piquent et se redressent, tu leur envoies des signes d'amitié
Elles filent et te caressent du bout de l'aile, comme pour t'inviter

Tiens-toi bien à l'hirondelle, tu voyages dans l'éternité
Tu regagnes à tire d'aile le pays que tu as inventé

Tout en haut de la terre, le vent fait craquer les moulins
Respire la lumière, loin, loin, aux creux de ta main
Lignes d'ombre, tâches d'encre se mélangent en d'étranges combats
Le géant a levé l'ancre, le porte-plume a glissé de tes doigts
Dors



Vingt ans

Vingt ans, juste le temps de jeter quelques ponts entre la vie et nous
Vingt ans, on était prêt pour se faire les dents à se moquer de tout
Tout connaître et tout goûter, c'était bien le moins
Les peut-être, les à peu près ne nous valaient rien

Mais qu'elle était noire cette ville, à plus oser sortir dedans
Et dans les bars, du fond de notre exil, pour ébrécher un peu le temps
On riait, on discutait des nuits durant
On s'engueulait pour bien se prouver qu'on était vivant
Aux heures buissonnières, lorsque nos envies nous jetaient dehors
Nous, on se sentait fier de tout ce qu'on nous reprochait si fort
Notre insouciance, nos frimes, nos dragues, nos tapages
Et cette valise d'impatience, de ruses, de rêves et de rage
Tous ces excès, aiguisés comme des lames
Dans le maquis des cités, on s'en était fait des armes
Pour faire la guerre
A cette vie qu'on refusait
Et quelle guerre
Te souviens-tu de ces nuits passées à chanter

Quand on chantait les rendez-vous toujours ratés du Soleil et de la Lune
Qui ne s'attendaient jamais malgré leur désir de se rencontrer
Mais c'était l'occasion d'une trêve
Et dans les bars, devant nos verres
On mettait des parenthèses à la guerre pour quelques instants
D'autant que l'important, c'était de balbutier le maximum de jazz
En faisant des ba ba li dou dou dou di da
Ça faisait des étincelles, dis
Tu te rappelles, oui

La ville tousse un peu plus fort, elle a encore engraissé
Ta maison t'a capturé, récuré, moquetté
Mais l'enfant que tu portes dans tes bras
Ressemble étrangement à celui qui dort en toi
Qui dort depuis le jour où tu as refermé ta valise
Echangeant tes défis contre une vie sans surprise
Réveille-le, écoute-le, je le vois qui bouge au fond de tes yeux
Il te dit de te battre, de ne pas vieillir pour rien
De faire sauter les verrous aux portes de ton quotidien
Il dit qu'il est encore temps
Paroles et musique : Jean-Yves Joanny


Concerto pour couture et guitare

Soudain tu t’installes devant ta machine à coudre
Et puis tu fais le blues de la machine à coudre
Tu couds, tu couds tous tes petits bouts, qui, du coup, mis bout à bout
Feront un beau bout de tissu tout bariolé, c’est ton secret
Tu sais, c’est bon de te voir coudre le blues

Toi, tu couds ta blouse sans arrière-pensées
Moi, je joue le blues presque sans y penser
Et tout à coup, voilà que ta machine à pédale s’emballe
Que ton aiguille aiguillonne mon feeling
Et ton tissu se tisse d’harmonies encore inexplorées

Tous les deux nous jouons ensemble un concerto pour couture et guitare
Sous les rythmes en cliquetac ta machine tremble, j’improvise des accords bizarres

Bizarre, je suis hilare, tandis que ton sourire s’étire à faire pâlir d’envie Auguste Renoir
Nous formons le tableau du concerto pour couture et guitare

Lorsque tu t’installes devant ta machine à coudre
Et que tu fais le blues de la machine à coudre
Tu couds, tu couds tous tes petits bouts qui, du coup, mis bout à bout
Feront un beau bout de tissu tout bariolé, c’est ton secret
Tu sais, c’est bon de te voir coudre le blues

Tous les deux nous jouons ensemble un concerto pour couture et guitare
Sous les rythmes en cliquetac ta machine tremble, j’improvise des accords bizarres

A coudre à deux, on coudrait mieux
On coudrait coude à coude, mais jamais coude au corps

Tous les deux nous jouons ensemble un concerto pour couture et guitare
Sous les rythmes en cliquetac ta machine tremble, j’improvise des accords bizarres
Paroles et musique : Jean-Yves Joanny


Oh papa

Papa joue les méchants dans les feuilletons de télévision
C'est lui qui prend les coups, c'est toujours lui qui prend les gnons
Et lorsque par hasard il fait partie du camp des bons
C'est le seul des bons qui meurt avant que les bons gagnent pour de bon
Il passe derrière une porte et bing ! elle s'ouvre d'un coup
Et vlan ! un vieux marron, il s'endort, on le secoue
"T'en va pas de si bonne heure", un mec lui met deux claques
Et dit à un gros bras "Joe, achève-le à coups de matraque"

Oh papa, t'es beau même quand tu saignes, tu sais
Oh papa, réveille-toi, allez, maintenant, debout, faut pas que tu restes là

Bravo, papa vient enfin de revenir à lui
Quelques secondes de répit, ne pas moisir ici
Doucement il ouvre la fenêtre… il faut sauter
Il saute à l'aveuglette, bon sang, il tombe sur leur PC
La, la, y'a toute la bande, Joe, Marwin et Charlie
Et le grand patron qui dit "d'où il sort cet abruti !"
Y'a Sheila qui glapit "je donne pas cher de sa peau"
Et pour couvrir le bruit, le barman joue du piano

Oh papa, ça, c'est vraiment pas de veine, c'est vrai
Oh papa, t'inquiète pas, même quand tu meurs, t'es mon héros à moi

Ça y'est, papa va mieux, il est encore plein de sparadrap
Mais il peut tenir un flingue, il va se venger de tous ces gars-là
Il rentre dans la maison, il fait "au mur, les mains en l'air"
Et y'a quelqu'un derrière qui dit "c'est ça, les mains en l'air"
Alors c'est l'hécatombe, les types se ruent tête la première
Et comme ils ont eu peur, ils sont encore plus en colère
Ils cognent et ça fait mal, tout le monde s'y met, même le patron
Cette fois, c'est la dernière, il va se faire étendre pour de bon

Oh papa, tu perds comme chaque semaine, ça y'est
Oh papa, quand même, tu voudrais pas gagner une fois, hein, dis...

Oh, la, la
Oh, la, la, la, l,a la, la
Oh papa



Démodée

Encore un chagrin d'amour, il m'a plaquée dans la cour de récréation
J'ai couru dans les wc et j'me suis mise à pleurer, quelle humiliation
Il m'a dit que j'étais démodée, démodée (bis)

Il a dit que j'étais qu'une quille, une minette de pacotille, que j'avais pas de nichons
J'pouvais mettre des bas résilles, j'étais bonne qu'à m'tordre les chevilles sur mes hauts talons
Il m'a dit que j'étais démodée, démodée (bis)

C'est pas vrai, c'est pas vrai que je suis démodée
Un jour, il verra, c'est lui qui sera à mes pieds

C'est lui qui viendra pleurer, alors il pourra regretter, demander pardon
Moi, je le regarderai même pas, j'aurai tout le temps à mon bras les plus beaux garçons
Et c'est lui qui sera démodé, démodé, c'est lui qui sera démodé, démodé
Complètement démodé